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J'ai vu le temps mourir.

A ma porte il s'est arrêté, lente agonie que je devais secourir. Je l'ai vu mourir aussi fort qu'il sait tuer. D'une caresse je l'ai bercé et soigné, je l'ai ramené et aimé. Je l'ai nourrit et bordé, promettant milles mots pour l'aider à se relever.

Je suis restée enfermée pour être sûre de le veiller alors que la liberté au dehors m'appelait. Mais le temps entre mes doigts s'écoulait, me faisant l'oublier . Tout oublier.

Les engrenages ont reprit leur battement, se sentant alors pour la première fois vivant. Et le temps qui ne mourrait plus ne voulait alors plus que vivre et exister. Et se perdre pour devenir infini,

Le sable s'est écoulé et s'est dispersé, s'emmêlant et s'égarant sous mon toit et mes vêtements. Alors c'était lui qui me remontait et non plus l'inverse. Il m'a nourrit et aimer plus que de raison, plus que je ne le méritais. Plus que je ne lui avais donné.

Le temps m'a remonté, me faisant encore oublier et me perdre dans un voyage où je ne vivais plus qu'à moitié.

J'ai déchiré et poignardé mes promesses, griffant et lacérant mon être pour qu'il s'écoule plus fort, pour qu'il s'abandonne à la mort.

J'ai vu l'infini qui voulait mourir.

Et cette fois ça m'a fait sourire. Car pour la première fois, je voyais l'infini bien vivant.

Si l'on oublie avec le temps, le temps peut-il oublier avec nous ?

Je me suis perdue et n'ai désormais plus le temps. Sans ces minutes qui s'écoulent et ces secondes qu'on arrête, alors je retrouve le chemin de la liberté .

Elle revient m'enchaîner comme je l'ai toujours souhaité.

Mais le métronome dans ma poitrine reste encore glacé.

Car le temps se meurt et c'est moi qui l'ai tué.